En fabrication additive (FA), maintenir la qualité des procédés et des pièces métalliques est désormais indissociable de la notion de main-d’œuvre qualifiée. Définissant un langage commun à tout le secteur, la norme NF EN ISO/ASTM 52935, Fabrication additive des métaux – Principes de qualification – Qualification du personnel de coordination, parue début novembre, s’avère un outil précieux pour arbitrer les responsabilités et les tâches au sein des ateliers de FA.
Elaborée par le groupe de travail international ISO/TC 261/JG 74 « Qualification du personnel », auquel participent Didier Boisselier (IREPA LASER) et David Grossin (CIRIMAT ENSIACET), tous deux membres de la commission UNM 920 « Fabrication additive », la norme laisse au fabricant la décision de désigner, en fonction de ses besoins et des spécificités de sa société, une ou plusieurs personnes exerçant le rôle de coordination. Mais attention : celui-ci ne s’entend pas de façon monolithique, se déclinant ainsi dans trois niveaux de compétences, selon la nature et/ou la complexité de la production :
- Niveau 1 (de base) : le personnel de coordination doit être compétent pour prendre des décisions concernant le travail de base et superviser les aspects fondamentaux tout en appliquant les procédures établies ;
- Niveau 2 (standard) : par rapport au niveau 1, dont les connaissances et compétences sont un prérequis, le personnel de coordination doit savoir sélectionner les procédures à appliquer, mettre en œuvre des variations en réponse aux exigences techniques ou économiques et sélectionner le personnel de FA ;
- Niveau 3 (avancé) : par rapport aux niveaux 1 et 2, dont les connaissances et compétences sont un prérequis, le personnel de coordination doit être capable d’évaluer, spécifier et rédiger les procédures, de former et superviser les opérateurs et d’autres coordinateurs.
Un tableau des « Tâches/responsabilités » pour chacun de ces niveaux est donné dans l’Annexe B (normative) de la norme ISO/ASTM 52935. La France s’est d’ailleurs fortement impliquée dans la conception de ce tableau durant la première étape d’élaboration du document, en 2020. A l’occasion, les ingénieurs de Naval Group, représentés par Gwenaël Ménard (membre de la commission UNM 920), ont demandé l’ajout de plusieurs paragraphes, par exemple :
- connaître les normes existantes ou les exigences d’assurance qualité en interne applicables au domaine industriel ;
- connaître les normes existantes ou les exigences et procédures HSE en interne applicables au type de poudre utilisé ;
- connaître les conséquences d’un arrêt intempestif de la production et les procédures à appliquer ;
- créer des fichiers de fabrication, assurer l’intégrité et la traçabilité des données.
Tous ces paragraphes ont été intégrés à la version ultérieure du projet qui a abrité, dans son Article 2, une autre modification d’origine française : l’ajout de deux références normatives, l’ISO/ASTM 52920 Fabrication additive – Principes de qualification – Exigences pour les procédés et les sites industriels de production en fabrication additive (publiée en août), et l’ISO/ASTM TS 52930 Fabrication additive – Principes de qualification – Installation, fonctionnement et performances (IQ/OQ/PQ) de l’équipement de PBF-LB (publiée en 2021).
Dans la NF EN ISO/ASTM 52935, les tâches et responsabilités décrites dans l’Annexe B doivent être documentées dans un certificat d’essai de qualification défini à titre informatif dans l’Annexe A.