Des normes pour faire rimer mécanique avec numérique

Des normes pour faire rimer mécanique avec numérique

le : 08/01/2024

Convention Mecallians - le numérique
La transformation numérique qui bouleverse l’industrie mécanique passe par des solutions fiables et pérennes. La normalisation permet de répondre à ce besoin et à deux enjeux essentiels : intégrer le digital et assurer l’interopérabilité.

Simulation, jumeau numérique, boîtes aux lettres connectées, géolocalisation des machines…, les sujets de normalisation ne manquent pas pour accompagner la transformation numérique des entreprises. Au cœur de la stratégie de normalisation numérique, l’ontologie : un modèle qui présente de façon structurée l’information nécessaire pour caractériser un composant, en vue de sa déclinaison numérique implantée dans tous les systèmes d’information et d’échanges de l’entreprise.

Faciliter l’intégration directe des produits selon un format standardisé

L’UNIQ a appliqué cette stratégie, lorsque le syndicat de la quincaillerie s’est intéressé au BIM (Building Information Modelling). Cette maquette numérique accompagne le bâtiment tout au long de son cycle de vie, de la conception à l’exploitation, en passant par la construction. Elle est constituée d’objets BIM, qui sont eux-mêmes modélisés en 3D et comprennent toutes les données qui permettent de les décrire, avec des documents associés. « Nous avons estimé qu’en tant que fabricants, nous étions les mieux placés pour concevoir le dictionnaire de propriétés destiné à être utilisé pour réaliser nos objets BIM, indique Eric Pourquey, directeur de Groom et administrateur de l’UNIQ. C’était le moyen de nous assurer de la bonne prise en compte des particularités et des exigences de nos produits par des experts métier et de faciliter ainsi l’intégration directe des produits de la quincaillerie, selon un format standardisé, dans la maquette (dans les portes, les fenêtres…). »

« Nous avons fait du Mecallians avant l’heure »

Pour atteindre cet objectif, les normes ont joué un rôle déterminant. Aux normes mécaniques des objets de quincaillerie, il a fallu ajouter une couche numérique, pour répondre à la norme NF EN ISO 23386 qui facilite la création de bibliothèques d’objets numériques pour les acteurs du BIM. « Nous avons fait du Mecallians avant l’heure puisque nous avons travaillé en partenariat avec le Cetim et l’UNM, pour réaliser ce projet qui a reçu le prix spécial du jury des trophées OR Normes d’Afnor », remarque Eric Pourquey.

L’UNIQ porte aujourd’hui le projet au niveau du CEN, avec le CEN/TC 33/WG 4/TG 18, support aux autres tasks groups produits de quincaillerie, pour les aider à concevoir les dictionnaires de propriété pour chaque famille de produit, en s’appuyant sur les travaux de l’UNIQ.

Un projet de démarche globalisée pour numériser et structurer les produits mécaniciens

L’exemple de la quincaillerie montre l’importance de l’interopérabilité pour que les systèmes, les machines et les composants puissent fonctionner ensemble. Le Cetim travaille sur un projet de démarche globalisée pour numériser et structurer les produits mécaniciens décrits dans les normes. Objectif selon Sophie Sieg-Zieba de la direction de la Recherche et des Programmes du Cetim : « Il s’agit de capitaliser sur les expériences pour proposer une méthodologie qui réponde à différents secteurs industriels. » Autrement dit, le projet vise à numériser le parc de normes mécaniciennes existantes.

Pour cela, le Cetim a démontré, à partir de deux exemples concrets (les engins de chantier et les pompes) qu’il était possible de bâtir un modèle numérique, à partir de documents normatifs classiques, de traduire l’information contenue dans les normes en modèles numériques exploitables. À une condition : il faut faire travailler ensemble les experts métiers chargés de confirmer que les informations contenues dans le modèle sont bien pertinentes, et de spécialistes en modélisation pour aboutir à un modèle numérique.

« Grâce à ce projet, tous les représentants de la chaîne de valeur pourront échanger des produits ou des catalogues indépendamment des systèmes qui les produisent, ou les consomment, indique Sophie Sieg-Zieba. Cette démarche permet, par ailleurs, de consolider dans un modèle les différentes informations que l’on trouve dans les normes. »

Échanger des produits et des catalogues indépendamment des systèmes qui les produisent ou les consomment

En outre, ce projet répond aux enjeux de l’interopérabilité qui permet à tous les acteurs de la chaîne de valeur de pouvoir échanger des produits et des catalogues indépendamment des systèmes qui les produisent ou les consomment. Exemple : la norme ISO 13399, sur la représentation et les échanges des données relatives aux outils coupants, a permis à une société qui devait gérer 250 formats différents d’établir un langage commun partagé par toutes les parties prenantes. Les entreprises peuvent désormais télécharger l’ensemble des propriétés et les traiter dans leurs propres systèmes d’information pour décrire leur produit à l’aide des propriétés normalisées.

Autre exemple : le jumeau numérique. Assurer l’échange entre l’équipement physique et le modèle numérique nécessite des modèles de composants qui assurent la communication entre les deux. « Les informations sont disponibles dans le parc de normes existantes, on peut les extraire pour en faire une version numérique, on n’a pas besoin de tout réinventer », conclut Sophie Sieg-Zieba.

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