Cette approche a pour but de produire des documents normatifs lisibles et compréhensibles par les machines, de façon sécurisée : des normes du futur. Pour ce faire, la façon d’écrire les normes doit être repensée afin d’éviter toute ambiguïté ou différence d’interprétation. A terme, les textes normatifs pourraient être « déstructurés », et rassemblés sous forme de listes d’exigences seules applicables à un métier.
Cette philosophie, proche de celle des bibliothèques de composants numériques (outils coupants, roulements, fixations…), est déjà bien connue des mécaniciens. Plusieurs questions se posent alors : quels outils informatiques pour identifier les exigences ? qui valide le résultat ? comment synchroniser les initiatives nationales, européennes, internationales ?
Au niveau européen, l’UNM a été, en 2021, moteur d’un groupe pilote qui avait pour but de développer le projet EN ISO 14903 « Systèmes de réfrigération et pompes à chaleur — Qualification de l’étanchéité des composants et des joints » en utilisant structure et règles « SMART ».
Cette première expérience a permis de rassembler l’équipe projet SMART et le groupe de travail en charge du contenu technique. Elle offre une orientation sur le futur rôle des secrétaires d’instances, qui seront chargés d’identifier les principaux éléments constitutifs dans les normes et de reformuler le contenu des normes en langage lisible par une machine. Le développement des normes du futur devrait ainsi déboucher sur une utilisation accrue des normes de vocabulaire et de description des produits.
Au niveau français, AFNOR a mis en place plusieurs groupes de réflexion afin de faire émerger et d’asseoir la position française. Des réunions de travail regroupant des experts de tous horizons vont se dérouler tout au long de l’année 2022 pour recenser les besoins client et ainsi alimenter les discussions européennes.
Le sujet fait également l’objet de réflexions dans tous les organismes de normalisation, et le CEN vient de lancer un nouveau pilote pour prendre en considération les différents acteurs et aspects de ce projet (normalisateurs, utilisateurs de normes, solutions techniques, opérationnalisation et modèle économique). L’UNM s’est d’ores et déjà portée volontaire pour participer à ce nouveau pilote en 2022.
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