Sous l’impulsion du groupe ad-hoc « Sécurité des données » de la commission de normalisation UNM 920 « Fabrication additive », la norme expérimentale XP E 67-201 « Fabrication additive – Sécurisation des données tout au long du processus » voit le jour après 2 années de travail. Il s’agit d’un premier document « expérimental » (durée de vie inférieure par rapport à une norme homologuée NF), mais qui appelle déjà à son portage au niveau international.
Tout en déclinant la norme NF EN IEC 62443-4-2:2019 « Sécurité des systèmes d’automatisation et de commande industrielles – Partie 4-2 : exigences de sécurité technique des composants IACS », la norme XP fournit des lignes directrices pour assurer la sécurisation des données sur toute la chaîne équipement qui entre dans la fabrication d’une pièce en fabrication additive (FA).
Cette déclinaison se traduit par la reprise de certaines exigences fonctionnelles de la norme IEC s’avérant applicables à la FA en matière de sécurité de données. Les aspects couverts comprennent :
- le contrôle d’identification et d’authentification ;
- le contrôle d’utilisation (par exemple, des mesures liées aux horodatages, au verrouillage de session, changement de matière, retrait des pièces et au paramétrage machine) ;
- l’intégrité du système (par exemple, protection contre les programmes malveillants, et des notifications automatisées en cas de violations de données) ;
- la confidentialité des données (utilisation de la cryptographie) ;
- la disponibilité des ressources (par exemple, contrôle intelligent des dénis de service sur une machine de FA qui perturberaient la fabrication des pièces en cours).
L’une des premières motivations des experts impliqués dans la rédaction de la norme était de répondre à un double besoin présent dans les entreprises : d’un côté, la volonté de restreindre l’accès au fichier 3D et de définir, au sein de l’entreprise, les personnes autorisées à lire et/ou à écrire dans le fichier ; d’un autre côté, le besoin de transmettre ce fichier à l’extérieur de l’entreprise, ce qui pose toujours le risque que des organismes ou des personnes tierces agissent sur ou copient le fichier.
La France étudie désormais sa stratégie de portage de la norme au niveau international. La porte d’entrée semble être le groupe de réflexion ISO/TC 261/WG 4 « Données et conception », à animation et secrétariat anglais, et qui développe des projets de norme sous double logo ISO/ASTM. En attendant, les experts du groupe ad-hoc de la commission UNM 920 sondent les projets en cours d’élaboration afin de mettre en lumière la spécificité de la norme XP et les améliorations éventuelles à apporter.