Le 1er novembre 2024, la norme E 24-406 Transmission par courroies élastiques — Courroies striées, profiles PH, PJ, PK et PL — Détermination de la tension stabilisée a été publiée en France.
Ce texte est issu d’un brevet déposé par la société Hutchinson il y a 20 ans et désormais tombé dans le domaine publique. Il avait d’abord été proposé à l’ISO en 2013 sous l’identification suivante : ISO 19346 Transmission par courroies élastiques — Courroies striées, profiles PH, PJ, PK et PL — Détermination des propriétés physiques. Des divergences récurrentes entre les comités membres à l’égard du contenu technique ont cependant entravé la progression du projet qui a été annulé et réinscrit plus d’une fois, avant d’être abandonné en 2021.
En 2023, la commission UNM PNC-PFC Courroies, l’une des cinq commissions du Pôle normalisation caoutchouc (PNC) de l’UNM et qui normalise des produits finis, a décidé de développer une norme franco-française sur les courroies élastiques sur la base du projet ISO abandonné. De manière générale, la nouvelle version du texte, réécrite par Denis Tricoche (HUTCHINSON), est beaucoup plus concise et comporte surtout des exigences moins restrictives comparativement à la version précédente. Les exigences suivantes ont été supprimées :
- la distinction entre deux méthodes de mesure de la tension stabilisée, c’est-à-dire, la méthode pour les courroies striées de profils PH et PJ d’un côté, et la méthode de profil PK et PL de l’autre ;
- la notion de ‘longueur libre’ (free length), utilisée auparavant, par exemple, par le fabricant japonais Bando. Dans le projet actuel, la détermination de la tension stabilisée est intrinsèque à la longueur de cinématique (aussi appelée longueur d’entraînement), qui est la longueur fonctionnelle (d’utilisation) pour les courroies élastiques : celles-ci s’allongent pendant leur utilisation, grâce à quoi on parvient à obtenir la tension stabilisée. La ‘longueur libre’ — imaginons une courroie posée sur une table — peut bien figurer sur le dos de la courroie à la demande du client, mais elle ne permet pas de déterminer la tension stabilisée ;
- les exigences pour le ‘contrôle de production’ : il n’est pas pertinent pour la méthode actuelle, qui repose sur les conditions d’essai dans un laboratoire ;
- les précisions concernant le secteur d’application (industriel versus automobile). Cette distinction découlait d’un problème lié au temps de stabilisation ;
- les exigences liées à l’élongation initiale de 8% de la courroie élastique. Le projet actuel préconise des conditions d’utilisation standards, qui ne risquent pas d’endommager la courroie. Les valeurs vont donc varier selon les profils (par exemple, entre 4% et 8% pour les profils PH et PJ).
Après sa publication en France, il est prévu de proposer ce nouveau texte à l’ISO/TC 41/SC 1 Courroies de transmission par friction, à présidence et secrétariat français, respectivement, avec Philippe Courtois (HUTCHINSON) et Alison Rosa (UNM).