Il y a dix ans, la France arrivait au bout de sa mission avec la publication de l’ISO 17296-3, à l’origine une proposition UNM avec, comme chef de projet, Philippe Bertrand (ENISE). Cette norme a été récemment révisée et fusionnée avec une norme ASTM pour devenir, depuis le mois de mai, la NF EN ISO/ASTM 52927 Fabrication additive — Principes généraux — Principales caractéristiques et méthodes d’essai correspondantes.
L’ISO 17296-3 spécifie les principales exigences appliquées aux essais des pièces produites par des procédés de fabrication additive. Comparée à l’ISO 17296-3, l’ISO/ASTM 52927 se distingue notamment par le contenu de ses trois annexes normatives, chacune dédiée à un type de matériau : métal, polymère, céramique. Plus précisément, elle :
- identifie des caractéristiques de qualité des matières premières et des pièces, ainsi que les modes opératoires d’essai correspondants ;
- fournit les procédures spécifiques pour fabriquer des éprouvettes en utilisant des procédés de FA, et
- recommande le domaine d’application et le contenu de l’essai et des accords d’approvisionnement.
Pour les matières premières, les caractéristiques de qualité développées dans les annexes comprennent la taille et la granulométrie de la poudre, la morphologie, les propriétés d’emballage et de transport (la masse volumique, coulabilité), les propriétés chimiques, etc. Pour les pièces et éprouvettes, ce sont des exigences géométriques et dimensionnelles (profil, rugosité, taille, forme, orientation, position), mécaniques (dureté, vieillissement, traction, choc, compression, fatigue, flexion, etc.), et physiques et chimiques (volume, composition, imperfections comme porosité et fissures) qui ont été précisées.
Grâce à la croissance du parc de normes internationales sur la fabrication additive depuis 2014, mais aussi grâce à la fusion avec l’ASTM F3122-14 Standard Guide for Evaluating Mechanical Properties of Metal Materials Made via Additive Manufacturing Processes, les annexes de l’ISO/ASTM 52927 fournissent non plus seulement des normes d’essai ISO, mais aussi des normes d’essai ISO/ASTM, et à défaut, des normes purement ASTM.
Tout ce travail de recensement est le fruit direct de l’accord de coopération entre l’ISO et l’ASTM, qui se matérialise au sein des groupes de travail conjoints, dont celui animé par Benoit Verquin (CETIM), chef de file dans cette révision. Au niveau français, Pascal Ghys (ALSTOM) et Maxime Dal Palu (STRYKER) ont aussi contribué à la révision.
En effet, la stratégie de normalisation définie par les experts de la commission UNM 920 Fabrication additive repose sur les thématiques :
- niveaux de qualité ;
- classification géométrique des défauts/imperfections des pièces ;
- association des niveaux de qualité et des exigences relatives aux procédés END (essais non destructifs).
Ces trois volets couvrent le contrôle des pièces FA post-fabrication et le monitoring in-situ et contribueront à mettre en place les outils permettant la déclaration de conformité des pièces. Durant la plénière de l’ISO/TC 261 Fabrication additive, tenue en avril aux États-Unis, quelques projets en cours du côté ASTM (par exemple, le WK75329 New Practice for Nondestructive Testing (NDT), Part Quality, and Acceptability Levels of Additively Manufactured Laser Beam Powder Bed Fusion Aerospace Components) ont été pointés par les délégués français comme candidats possibles à un développement conjoint ISO/ASTM, en réponse et en appui à la stratégie de normalisation.