L’UNM a organisé, le 30 septembre dernier, une demi-journée d’information sur la mise en œuvre du Règlement Machines 2023/1230, en partenariat avec les comités stratégiques AFNOR Electrotechnologies et Santé-Travail . A cette occasion, quelque 300 professionnels se sont réunis à la Maison de la mécanique et en ligne, autour de trois questions : Comment assurer la continuité du marquage CE des machines à partir de janvier 2027 ? Qu’attendre de la future norme prEN 50742 Protection contre la corruption – comprenant les aspects de cybersécurité en relation avec le Réglement ? Peut-on aujourd’hui faire la preuve de la fiabilité de l’IA dans la fonction sécurité des machines ?
Une analyse d’écart et un système de restrictions pour permettre aux industriels de poursuivre leur marquage CE sur la base des normes
Une analyse d’écart (gap-analysis) a été menée afin d’évaluer le contenu de 665 normes existantes et de mesurer jusqu’où celui-ci est conforme, ou pas, au nouveau Règlement Machines.
Ces travaux ont permis de reconnaître quelles normes couvrent déjà les exigences du nouveau règlement machine.
Pour les sujets couverts par la norme mais faisant l’objet de nouvelles exigences dans le règlement, des restrictions pourront être émises c’est-à-dire que la norme continuera de valoir présomption de conformité sauf sur ces sujets. C’est le système envisagé jusqu’en 2027 – entrée en vigueur du nouveau Règlement machine – pour permettre aux entreprises de poursuivre le marquage CE de leurs produits sur la base des normes initialement rédigées pour répondre à la Directive Machines de 2006 et ne pas les laisser sans repère !
Le point sur l’analyse d’écart : https://youtu.be/KgF7k1kQOWo?si=NP54pZM7ConWJt0y&t=521
Pour les normes de demain, la Commission européenne a demandé au CEN et au CENELEC de mettre à jour les normes en vigueur et de créer de nouvelles normes (normes génériques, protection contre la corruption des machines, machines au comportement auto-évolutif, machines autonomes, etc.). Même si une première échéance est fixée à janvier 2026 pour les normes importantes, la Commission Européenne a laissé jusqu’à 2037 pour ces actions. En effet, il faut un peu de temps pour réviser 800 normes.
Une norme harmonisée en préparation pour adresser les aspect cyber du nouveau règlement Machine
La future norme harmonisée prEN 50742 Protection contre la corruption – comprenant les aspects de cybersécurité en relation avec la sécurité traitera des exigences techniques essentielles des alinéas 1.1.9 et 1.2.1 du Règlement machine : prévention de la corruption accidentelle et intentionnelle des machines pouvant entraîner des situations dangereuses.
Comme l’a expliqué Philippe Juhel, Standardization officer chez SCHNEIDER ELECTRIC, elle s’appliquera à la conception des machines, des produits connexes, aux quasi-machines et leurs interfaces. Elle traite des composants matériels, des logiciels et des données, à toutes les étapes du cycle de vie.
Une présentation à revoir ici : https://youtu.be/KgF7k1kQOWo?si=UIhC-rmOkY3agPsG&t=2073
L’IA dans la sécurité des machines, encore difficilement appréciable
Peut-on démontrer le niveau de performance de la fonction sécurité d’une scie à format équipée d’IA, de capteurs et d’outils de vision, qui discrimine les mains des planches de bois ? A l’heure actuelle, l’IA n’a pas encore fait la preuve de sa fiabilité lorsqu’elle est utilisée dans le cadre d’une fonction de sécurité des machines. « On a fourni des milliers d’images en exemples à ces IA pour qu’elles apprennent et fassent des choses formidables, on l’a tous vu, mais pour autant, on ne peut pas expliquer leur résultat. Il n’est pas encore possible de calculer le niveau de fiabilité de ces IA et donc et d’en faire une fonction de sécurité », explique Michael Sarrey, responsable d’études à l’INRS, à la suite d’une démonstration à revoir ici : https://youtu.be/KgF7k1kQOWo?si=l6K0vx_MofRhdf4P&t=5720
En résumé, la mise en œuvre du règlement machines redessine le cadre de la normalisation : plus exigeant, plus transversal et intégrant pleinement l’IA. Il s’agit d’un mouvement structurant qui, d’ici 2026, doit sécuriser l’usage des machines tout en ouvrant la voie à l’intégration de technologies émergentes.
La déclinaison dans un domaine particulier
Sandra Traccucci, présidente de la commission de normalisation UNM 85 traitant des chariots de manutention et Coordinator, Product norms and regulations chez TOYOTA Material Handling, a expliqué les actions en cours au sein de son comité pour disposer des normes nécessaires à son domaine : coordonner la révision des normes ou la publication de nouvelles normes en fonction de l’application du règlement machine, répondre aux exigences sans le guide d’application du Règlement Machine (en cours de rédaction), intégrer des aspects de sécurité relatifs à la cybersécurité, l’IA et les data, organiser une montée en compétence des experts pour couvrir des nouveaux produits (par exemple les chariots sans conducteurs) et surveiller le développement des normes supports développées par d’autres TC. Retrouvez son intervention ici : https://www.youtube.com/watch?v=KgF7k1kQOWo&t=7233s
L’intégralité du replay est disponible sur Youtube : https://youtu.be/KgF7k1kQOWo?si=6mEvgHC37TDR6wcW